Lexique : Oracle

Notre volonté à travers les lexiques est de démystifier et de rendre accessible des notions crypto paraissant complexes au premier abord. Nous pensons notamment à la carte mentale comme un outil pour nos Conseillers en Gestion de Patrimoine.

Qu’est-ce qu’un oracle ?

Les oracles occupent une place essentielle dans l’écosystème des cryptos et des technologies de la blockchain et du web. Historiquement, le terme « oracle » remonte à l’Antiquité grecque, où les oracles étaient des intermédiaires qui transmettaient des messages des dieux aux vivants. Aujourd’hui, dans le contexte des technologies plus contemporaines, les oracles sont semblables : ils servent de passerelle entre les réseaux décentralisés (blockchains, voir notre lexique) et le monde extérieur, en fournissant des données cruciales nécessaires à l’exécution des programmes automatisés dits contrats intelligents ou “smart contracts” (voir notre jeudi Défi). Ils présentent un grand potentiel d’évolution ou d’amélioration pour la finance traditionnelle.  

Comment fonctionnent les oracles ?

Les blockchains, malgré leur puissance et leur sécurité, ont une limite : elles ne peuvent pas accéder directement à des données qui leur sont externes (c’est-à-dire pas stockées dessus comme le reste), telles que les prix des actifs financiers, les conditions météorologiques ou les résultats sportifs. C’est ici qu’interviennent les oracles. Ces services collectent des données du monde réel et les transmettent à la blockchain de manière sécurisée et fiable. Par exemple, un oracle peut récupérer le prix actuel du Bitcoin depuis une source de données financière externe et le transmettre à un smart contract afin que ce dernier puisse exécuter une transaction basée sur cette information. 

Sans oracles, il faudrait entrer manuellement les informations nécessaires pour les smart contracts dans la blockchain, ce qui serait compliqué et risqué en termes d’erreurs et de fraudes. Les oracles automatisent ce processus, garantissant une connexion fiable entre les systèmes décentralisés et les données réelles. 

Ils ont la capacité de pouvoir consulter ou partager des données entre différentes blockchains (ou couches). Un oracle permet donc la création de réseaux interopérables avec d’autres.  

Applications pratiques des oracles

Les oracles trouvent une multitude d’applications dans divers domaines : 

  • Finance Décentralisée (DeFi) : les oracles jouent un rôle clé en fournissant des prix en temps réel pour les actifs numériques. Ils permettent ainsi le bon fonctionnement des échanges décentralisés, des prêts et des emprunts, ainsi que des autres services financiers basés sur la blockchain. 
  • Paris sportifs et jeux : ils fournissent les résultats et les statistiques nécessaires pour la gestion des paris sportifs et des jeux en ligne, ainsi que pour l’exécution des transactions liées aux tokens non fongibles (NFTs, voir notre Jeudi Défi). 

Types d’oracles

Les oracles peuvent être classés en plusieurs catégories fonctionnelles, chacune ayant un rôle spécifique dans l’écosystème blockchain : 

  1. Oracles d’entrée (Input Oracles) : ces oracles sont chargés de recueillir des données du monde réel et de les transmettre aux smart contracts. Ils sont particulièrement utilisés dans les applications de finance décentralisée (DeFi) pour fournir des informations telles que les prix des actifs, les taux de change, ou d’autres données financières en temps réel. 
  1. Oracles de sortie (Output Oracles) : ils sont responsables de transmettre les informations nécessaires à l’exécution des actions demandées par un smart contract. Par exemple, un oracle de sortie peut envoyer une instruction pour transférer des fonds ou activer un mécanisme dans le monde physique. Ils peuvent également interagir avec des objets connectés (IoT) pour contrôler des dispositifs ou collecter des données supplémentaires. 
  1. Oracles inter-chaînes (Cross Chain Oracles) : ces oracles facilitent la communication entre différentes blockchains, permettant des interactions et des transferts de données ou de fonds entre réseaux distincts. Par exemple, ils permettent de transférer des actifs numériques d’une blockchain à une autre via des ponts (bridges), augmentant ainsi l’interopérabilité des systèmes décentralisés. 
  1. Oracles de calcul (Compute-Enabled Oracles) : ces oracles effectuent des calculs complexes en dehors de la blockchain pour simplifier l’exécution de certaines tâches. En traitant des calculs gourmands en ressources hors chaîne, ils réduisent les frais de transaction et accélèrent les processus, tout en permettant des opérations plus sophistiquées. 

Fidelity utilise des oracles !

En 2024, une collaboration stratégique a vu le jour entre Fidelity, Sygnum (deux géants de la finance traditionnelle) et Chainlink pour la tokénisation de fonds. Cette alliance permet d’actualiser, sécuriser et synchroniser instantanément les données de manière automatisée grâce aux oracles. Ces derniers jouent un rôle essentiel dans la transmission de données externes fiables vers les blockchains. Parmi les oracles les plus utilisés, on retrouve Chainlink (LINK, lancé en 2017 par S. Nazarov et S. Ellis), Wormhole (W, lancé en 2020 par Jump Crypto), et Pyth Network (PYTH, lancé en 2021 par M. Cahill). 

Cas concret sur Chainlink

Chainlink est l’un des oracles les plus réputés et largement adoptés. Les oracles Chainlink jouent un rôle clé en collectant, vérifiant et transmettant des informations cruciales aux smart contracts. Leur fonctionnement repose sur un réseau décentralisé de nœuds qui assurent la collecte de données auprès de multiples sources fiables. Ces données sont ensuite validées par plusieurs participants avant d’être transmises à la blockchain. Chainlink (LINK), est également placé 15ème dans le classement des crypto-actifs par capitalisation boursière à ce jour (septembre 2024).

Cette approche garantit une meilleure fiabilité et sécurité des informations fournies, réduisant considérablement les risques de défaillance ou de manipulation des données. Chainlink est particulièrement apprécié pour sa capacité à intégrer des données de haute qualité dans divers cas d’utilisation, allant de la finance décentralisée (DeFi, voir notre lexique) aux assurances et bien plus. Grâce à Chainlink, les smart contracts peuvent prendre des décisions plus informées et précises, contribuant ainsi à une exécution plus fiable des transactions sur la blockchain. 

Les oracles sont des éléments essentiels pour le bon fonctionnement des blockchains et du Web3, permettant une intégration fluide et efficace des données du monde réel dans les environnements décentralisés. Ils ouvrent la voie à une multitude d’applications innovantes et sont essentiels à l’évolution continue des technologies de blockchain.  

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