Environnement : les cryptomonnaies sont-elles vraiment une aberration écologique ? 

Les 3 dernières années ont mis en avant les préoccupations environnementales au cœur des débats publics dans le monde entier. Les variations du prix de l’énergie ont poussé la société à raisonner sur l’usage des ressources dont le prix de production a explosé.
Dans cette situation de fin d’abondance de l’énergie « bon marché », il est logique de se poser la question de la consommation d’énergie liée à la production de cryptomonnaies.
Il convient avant tout de faire un état des lieux du secteur car la majorité des cryptomonnaies ne consomment que très peu de ressources pour valider leur blockchain grâce notamment à la preuve d’enjeu.

Ethereum : le bon élève

Ethereum, deuxième blockchain derrière Bitcoin en terme de capitalisation, a effectué le très attendu Merge en septembre 2022 consistant à passer du consensus de Preuve de travail (aussi appelée proof of work ou POW) vers le consensus de Preuve d’enjeu (aussi appelée proof of stake ou POS).

Selon une estimation de la fondation Ethereum, le passage à la « proof of stake » pourrait même réduire la consommation énergétique de la blockchain de 99,95 %

Les Echos

Cette transition a certainement permis l’économie de dizaines de TWh rendant le secteur des cryptomonnaies un peu plus vert.
En regardant le Top 100 crypto, on peut constater que seulement 11% des projets fonctionnent en preuve de travail. On peut résumer la consommation d’énergie totale des crypto à une seule blockchain : Bitcoin !

Bitcoin consomme beaucoup d’énergie : OUI mais à plus de 50% renouvelable et en partie issue des surplus

Il est difficile de trouver des chiffres fiables sur la consommation annuelle exacte de Bitcoin. Selon l’université de Cambridge, cette dernière serait comprise entre 66 et 265 TWh/an avec une estimation à 144 TWh.
Le mix énergétique selon Cambridge serait de 38% de renouvelables pour Bitcoin car il n’intègre pas la partie non connectée au réseau. Si l’on prend en compte cette dernière qui est située sur des sites de production isolés, on obtient plus de 50% de part de renouvelable pour le minage de Bitcoin.

Bitcoin : chasseur de méthane !

Le méthane est 80 fois plus nocif que le CO2 lorsqu’il est question du changement climatique. Selon l’article du Climate Policy Initiative (CPI), il est responsable de la moitié du dérèglement climatique. 
L’une des principales sources de génération de méthane n’est autre que la combustion fossile (pétrole et gaz). Le torchage du gaz est une solution pour transformer le méthane en CO2. Cette technique représente cependant un coût non négligeable pour les entreprises du secteur pétrolier qui ne se plient pas toujours à cet exercice.
Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), 1/4 du méthane non utilisé serait relâché dans l’atmosphère. Cela représente 55 milliards de m3 de gaz soit les 3/4 de la production annuelle de toute l’Union Européenne.
Des sociétés comme Crusoe energy viennent utiliser ce gaz pour le transformer directement sur place en énergie pour miner du Bitcoin.

Système de récupération et transformation du méthane en énergie par Crusoe Energy

Depuis mars 2022, Exxon Mobil, 1er producteur de pétrole Américain, a saisi l’enjeu et utilise Bitcoin pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre tout en augmentant sa rentabilité.
Selon les chiffres du rapport de l’ONU sur le méthane, Bitcoin pourrait contribuer à lui seul à la moitié de l’atteinte des objectifs de réduction d’émissions de méthane d’ici 2045.

Bitcoin comme acteur majeur de la transition écologique ?

Au premier abord, l’idée paraît évidemment contre intuitive : consommer de l’énergie pour réduire le réchauffement climatique.
Selon l’université de Standford, le coût de la transition écologique est estimée à 62 000mds de dollars. Il est donc illusoire de croire que les gouvernements pourront supporter à eux seuls ce coût pharaonique.
Nous l’avons vu plus haut, Bitcoin peut réduire considérablement les émissions de méthane contribuant ainsi au ralentissement du réchauffement climatique. Voyons maintenant comment il peut être un acheteur de dernier ressort des énergies renouvelables (ENR), solaire et éolien.
Le problème des ENR est l’incapacité de produire de l’énergie au moment où l’on en a le plus besoin. Le cas du solaire est malheureusement le meilleur exemple avec un pic de production correspondant exactement aux creux de consommation.

Courbe de production d’énergie solaire en France / Source : RTE

Le pic de production se fait au zénith du soleil aux alentours de 14 heures, ce qui correspond à un creux de consommation en France, chercher l’erreur…

Il est donc logique de voir une importante fluctuation des prix du solaire pouvant même passer en territoire négatif. Au Texas, environnement aride surexposé au soleil, c’est plus de 25% du temps où les prix sont négatifs. Pour éviter ce phénomène et la surtension du réseau, la République Tchèque a même dû en avril dernier débrancher des panneaux solaires !

Bitcoin, en venant utiliser cette énergie non consommée, permettrait d’augmenter fortement la rentabilité des ENR. En effet, la capacité d’effacement des mineurs de Bitcoin est totale. En gros, lorsque que la demande et le prix sur le marché spot sont forts, les machines s’effacent en s’arrêtant de tourner. Par la suite, elles reprennent leur production de Bitcoin lorsque la demande est faible, tout en proposant un prix plancher aux ENR. C’est un système gagnant / gagnant !

Conclusion : Bitcoin peut et doit être un vecteur de lutte contre le réchauffement climatique

Toute nouvelle technologie prends du temps à être comprise et appréciée à sa juste valeur comme internet à la fin des années 90.

Bitcoin doit malheureusement faire face à une presse qui n’est pas tout le temps objective. En effet, on peut lire depuis plus de 6 ans des articles mettant en avant que « Bitcoin va consommer toute l’énergie sur terre » ou bien « qu’il faut choisir entre manger de la viande ou avoir Bitcoin » ou bien encore que « Bitcoin a un impact négatif sur la santé ».

Chez Qwarks, nous pensons fermement que Bitcoin apportera dans le futur sa pierre à l’édifice dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il est bon aussi de préciser que tout ceci se fait avec des fonds privés sans besoin nécessaire d’accord multilatéraux politiques qui prennent du temps et qui ne sont pour la plupart du temps pas respecté (COP 1 à 27).
Avec la majorité des blockchains en preuves d’enjeu, en surpassant la désinformation autour du Bitcoin et en valorisant ces fonds privés, les cryptomonnaies ont le potentiel et les capacités de devenir un allié écologique à long terme.